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Alternatives au diesel : quel carburant pour demain ?

L’Union européenne fixe la fin de la vente des véhicules thermiques neufs à 2035, mais le parc roulant actuel reste majoritairement alimenté par le diesel. Malgré les annonces, la transition vers des alternatives demeure lente : en 2023, les biocarburants ne représentaient que 8,7 % de la consommation totale de carburants routiers en France.

Le développement d’options comme le BioGNV, les carburants de synthèse ou les huiles végétales hydrotraitées s’accompagne de contraintes réglementaires, de défis de production et d’enjeux économiques majeurs. La diversité des solutions en lice masque des disparités notables en matière de disponibilité, de coût et d’impact environnemental.

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Le diesel en question : pourquoi chercher des alternatives ?

Le diesel n’a plus le monopole de la route. Issu du pétrole, tout comme l’essence, il a propulsé la France et l’Europe durant des décennies. Mais aujourd’hui, ce carburant, longtemps favorisé, pèse lourd dans la balance environnementale. Les moteurs thermiques, diesel ou essence, relâchent une quantité massive de CO2 et autres gaz à effet de serre. Les chiffres de l’INSEE sont limpides : le secteur des transports domine le classement des émissions de CO2 en France.

La donne change rapidement. Les ONG alertent sur la nécessité de réduire la dépendance aux hydrocarbures, d’autant plus palpable à l’heure des tensions géopolitiques. La Commission européenne met la barre haut : baisser de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, puis bannir la vente de véhicules thermiques neufs cinq ans plus tard. La transition énergétique n’est plus une option mais un cap à tenir, même si la transformation s’annonce ardue. Le ministère de la Transition écologique trace la feuille de route, mais chaque étape soulève son lot de défis.

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Les motivations dépassent la question du climat. La santé publique impose son urgence : la pollution urbaine, les particules fines, les oxydes d’azote pèsent sur la qualité de vie. Le gazole traîne une réputation ternie. La France doit naviguer entre contraintes européennes, attentes sociales et nécessité de transformer ses mobilités. Pour les industriels comme pour l’État, la course à la réduction des émissions devient un levier de compétitivité et d’indépendance stratégique.

Quels carburants pour une mobilité plus verte ? Panorama des solutions émergentes

Le paysage change, les alternatives prennent de l’ampleur. Pour ne plus dépendre du diesel et sortir de l’ère des carburants fossiles, plusieurs pistes avancent concrètement. La France mise sur le gaz naturel véhicule (GNV) et son pendant renouvelable, le BioGNV, issu de la méthanisation de déchets agricoles ou ménagers. Ce carburant alimente déjà bus et poids lourds, tout en abaissant les émissions de CO2 et de particules fines.

Le gaz de pétrole liquéfié (GPL), mélange de butane et de propane, séduit par son prix et des émissions réduites d’oxydes d’azote. Même si sa diffusion reste modeste, il répond à la demande de solutions abordables. Du côté des biocarburants, la dynamique s’accélère : les huiles végétales hydrotraitées (HVO), le B100 à base de colza destiné aux flottes captives, l’E85 riche en éthanol. Ces carburants issus de la biomasse intègrent les énergies renouvelables dans le quotidien des usagers de la route.

Les constructeurs explorent aussi les carburants de synthèse, ou e-fuels,, obtenus à partir d’hydrogène et de CO2 capturé, à l’image des essais menés par Porsche au Chili. L’hydrogène s’affirme chez Volvo Trucks, avec des camions à pile à combustible qui n’émettent que de la vapeur d’eau. La voiture électrique s’impose peu à peu, portée par l’engagement des industriels et la croissance du réseau de bornes.

Voici un aperçu des alternatives qui s’imposent peu à peu sur le marché :

  • GNV/BioGNV : réduction des émissions, valorisation des déchets, déploiement déjà concret chez les professionnels
  • Biocarburants : production locale, diversité des ressources, impact direct sur la transition énergétique
  • Hydrogène et e-fuels : enjeux industriels majeurs, potentiel pour le transport lourd et la longue distance
  • Électricité : transformation du parc, développement des infrastructures, affirmation du rôle européen

Biocarburants, e-fuels, BioGNV : avantages écologiques et économiques à la loupe

Les alternatives au diesel ne se limitent pas à des promesses sur la qualité de l’air. Les biocarburants, issus de la biomasse, colza, déchets agricoles, huiles végétales,, s’affirment comme des options viables face à la pression environnementale. Le B100, réservé à certains usages professionnels, permet de réduire de façon tangible les émissions de CO2 et de particules. Le HVO, obtenu par hydrotraitement d’huiles végétales, s’intègre sans modification majeure dans les moteurs existants, tout en abaissant sensiblement les émissions de NOx et de particules fines.

L’E85, composé en majorité d’éthanol, offre une transition en douceur grâce à une filière solide et bien structurée. Ces carburants, souvent mélangés aux carburants fossiles, facilitent le passage vers une mobilité plus propre tout en renforçant la sécurité d’approvisionnement.

Côté gaz, le BioGNV transforme les déchets organiques en énergie, valorise les ressources locales et diminue fortement l’empreinte carbone des transports. La RATP l’a déjà adopté pour ses bus franciliens, preuve de la maturité industrielle de la filière. Les chiffres publiés par l’Association Française du Gaz Naturel Véhicule et l’ADEME sont sans appel : jusqu’à 80 % de particules fines en moins.

Les e-fuels, produits à partir d’hydrogène et de CO2 capté, ouvrent la voie à la neutralité carbone, notamment pour le transport lourd. Les recherches menées par Maria Grahn à la Chalmers University of Technology illustrent les avancées, même si les coûts de production restent pour l’instant élevés. L’industrie accélère, portée par la perspective d’un marché en pleine mutation.

carburant écologique

Vers un choix éclairé : s’engager pour un avenir sans diesel

La transition énergétique s’impose désormais comme une nécessité partagée. L’Europe acte la fin des voitures thermiques neuves pour 2035, portée par un cadre réglementaire ambitieux et la mobilisation croissante des ONG contre la dépendance au pétrole. En France, le ministère de la Transition écologique appuie l’essor des biocarburants, du BioGNV et de l’hydrogène, structurant une nouvelle filière des carburants alternatifs.

Les constructeurs automobiles avancent sur plusieurs technologies : modèles électriques, véhicules à hydrogène, innovations sur les e-fuels. Cette pluralité de solutions vise un objectif clair : sortir du diesel sans compromettre la mobilité ni la souveraineté énergétique. L’ADEME accompagne cette transformation à travers des études et des recommandations pour les pouvoirs publics et les entreprises. Elle met en avant l’impact du BioGNV sur la baisse des émissions, tout en soulignant les défis liés à l’approvisionnement et à la logistique.

Voici, pour mieux s’y retrouver, un rappel des bénéfices de chaque alternative :

  • BioGNV : valorisation des déchets, réduction de 80 % des émissions de particules fines (source : ADEME).
  • B100 et HVO : baisse du CO2, compatibilité avec le parc actuel.
  • E-fuel : réponse pour le transport lourd et la décarbonation sur longue distance.

Les carburants renouvelables gagnent du terrain. Les collectivités, les transporteurs, les industriels ne restent pas spectateurs : ils engagent la transition, chacun à son rythme, selon ses contraintes et ses priorités. Aujourd’hui, la bascule s’accélère. Ceux qui hésitent pourraient bien regarder passer le train, moteur déjà lancé vers la mobilité de demain.

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